La révolution du Yoga à travers une lecture taoiste
Une recherche sans fin d’équilibre et de flow au coeur du HARA.
Un enseignement altruiste peut-il perduré lorsque nous sommes mitigés entre 2 valeurs: la dévotion personnelle équanime et le développement professionnel, l’accomplissement de ses ambitions?
Comme beaucoup de professeurs de Yoga, ultimement nous recherchons sincèrement à donner, partager, servir les autres de manière altruiste. La plupart d’entre nous sommes formés déjà dans d’autres métiers, il y a parmi nous des physiciens, des médecins, des psychologues, des ostéopathes, des écrivains, des biologistes, des sexologues, ou des anciens athlètes. De mon côté, j’étais déjà dans le domaine de la psychothérapie, mais également des arts. Je travaillais depuis 6 ans à temps plein pour aider les gens en souffrance émotionnelle, puis le soir et les week-ends j’allais danser avec des professionnels en danse contemporaine, bruncher avec des artistes peintres, et certains soirs j’allais écouter jouer mes amis musiciens jusqu’à 2h du matin. Je n’ai jamais quitté ce monde dans lequel je pouvais voyager et séjourner quelques heures au contact du monde vivant, vibrant, extatique et contemplateur. Pour moi, cet équilibre était la perfection entre 2 mondes, entre le monde pratique et le monde poétique.
Lorsque la vocation de professeur de Yoga me vint, j’étais plutôt emballée à pouvoir aider autrement sans être impliquée dans un contre-transfert, ou un effort surhumain pour accueillir la souffrance de l’autre. Je pouvais aider, faire une différence, en me donnant à 100% et enfin conserver mon énergie, voir la quintuplée, littéralement. Je vous dirai, qu’enseigner le yoga fait vibrer, vraiment, c’est un sentiment d’extrême élevation, un AWE comme on dit en anglais. On en parle peu car on se sent presque égoiste d’avoir autant de plaisir à travailler. Socialement parlant avoir du plaisir à travailler c’est tabou: on le sait bien, les gens vous regarde comme des marabous, des charlatans, si vous souriez en travaillant, c’est pas normal, c’est louche même. Être joyeux, est-ce concevable au travail? En effet, il n’y a clairement aucun enjeu de performance intrinsèquement dans l’enseignement du yoga, c’est pourquoi, le gain d’énergie est énorme. Vous êtes littéralement libre. Je ne vous parle même pas des effets méditatifs résultants de l’enseignement, c’est juste magique.
Suite à cette réalisation personnelle, très jeune, à 28 ans, je suis déjà emportée par toutes sortes d’ambitions de création. Grâce à un ami vidéoaste, je décide de créer en 2011 cette vidéo, avec un musicien Setar, ma première vrai publicité en tant que prof. Une expérience qui est restée figée sur une image (ci-haut). Mais les années passent, le temps avançent, et comme dans tout, le doute s’installe : comment vivre du Yoga qui d’origine altruiste, devient une source de revenu, mais également un métier en soi. C’est en soi très contradictoire. Je dois développer des arguments marketings, faire mon graphisme, designer des affiches, des cartes d’affaires, me faire connaître, me vendre, déployer tous mes talents d’entrepreneurs (absolument non-développés), pour vivre de ma passion. Les gens ‘rationnels’ vous découragent, on vous mets à l’essai, on vous critique, on teste vos capacités à supporter le stress. On vous rappelle que ce n’est pas un métier mais un hobbie, et que tôt ou tard, il faut revenir à la raison.
Ultimement, la distance entre la dévotion et le développement professionnel grandit, et on se questionne, le travail n’est plus le même. Le Yoga est de plus en plus commercialisé, et la désinformation dirige le publique vers un sens très éloigné du Yoga réel. Autour de nous, des écoles s’ouvrent, des professeurs sont certifiés en très peu de temps, et le commerce du Yoga devient à la mode. Une période de prise décision pénible est là, comment continuer? Qui vous encourage vraiment à part votre instinct?
Jason Silva parle de cela dans un de ses pod-casts. Contente de pouvoir le citer enfin car j’ai une grande admiration pour son travail : Silva parle de cette quête d’équilibre entre le côté pratique de la vie et l’aspect poétique de celle-ci. Ce qui est pratique, c’est payer ses factures, manger, se loger, etc…Silva parle du Impractical poetic, qui parfois demande de perdre l’équilibre pour trouver une vie plus poétique, plus harmonieuse, même si la vie est mois pratique pour quelques temps. Nous en tant que chercheure altruiste nous souhaitons vivre dans le poétique tout en s’offrant une vie pratique fluide, libre et abondante. Pour cela nous consacrons des centaines de milliers d’heures à se parfaire, bien faire, mieux faire, transcender nos énergies, pour en faire encore plus, jusqu’à parfois épuisement. L’entrepreneure est un créateur de l’impossible, il est visionnaire, et ne s’arrête jamais de rêver pour éventuellement mettre en matière, une idée abstraite à l’origine, ET il y arrive!!
Après de nombreuses années, bien au délà de mes années d’enseignement, je parle des 2 dernières décennies, je suis parvenue à prendre conscience, qu’il n’y a pas de réel équilibre, que le flow tant cherché peut se manifester à tout moment, mais n’est pas garantie. Que de bien gagner sa vie en étant professeur de Yoga est possible, avec beaucoup de travail cela dit. Vous n’avez pas besoin de vous sentir coupable de réussir. Au delà de cela, je suggère aux personnes qui souhaitent se lancer dans un espace à travers lequel ils se sentent plus en harmonie avec eux-mêmes, de le faire, même si pour quelques temps, ce n’est pas pratique. Pourquoi? Parce qu’ultimement vous reviendrez dans cet élément d’équilibre, tôt ou tard, l’humain cherchera toujours le HARA, son centre, son ground, ses ancrages, et son expansion en résultera.
En 2021, je me suis certifiée en Yoga thérapeutique spécialisé dans le réalignement et l’équilibre du plancher pelvien, et je donne des sessions de 2h, 2 fois par mois sur la pratique intégrée du Hara au coeur d’un processus d’alignement postural.
Je suis également accréditée pour offrir des formations professorales, en obtenant après 12 années d’enseignement, le sigle E-RYT500. Beaucoup de travail pour en arriver là !
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